segunda-feira, 18 de abril de 2011

Os perdedores têm uma voz

Rap de La rumeur, de 1998. Já passaram 13 anos.

[Philippe]

C'est de mieux en mieux, regarde nos putains de banlieues : les vieux se cachent, les jeunes saccagent et foutent le feu. Ça sent le pneu qui crame, ça sent le jeune qui rame, y'a que des crânes chauves ; y'a quelque chose qui se trame autour de Paname. Si c'est comme Mé-ha, j'ai plus que ça à faire, j'attends que tout le monde me téma avant de foutre ma deu-mère. J'ai le feu vert, carte blanche, s'il faut je vole mais je fais pas la manche pour ne pas finir entre quatre planches. Voilà, je vais pas me rendre, je préfère délier les langues, faire parler les bavards avant qu'on ne les pende. Y'a trop à apprendre, mais qui nous place des œillères ? Eteins cette putain de télé, t'y verras sûrement plus clair. Où je me place ? En marge de ce qu'on nous offre. Et si un jour je brasse, c'est pas pour gonfler leur coffre, je me casse, je débarrasse le plancher. La banque de France peut me ficher, pour l'instant je suis creux et comme les blés je suis fauché.

[Ekoué]

1.9.9.8., putain comment ça passe vite ! Un an déjà, en tout cas ça nous rajeunit pas. Mais bon la suite, tu connais ou tu la découvres avec ce deuxième volet, toi qui suis l'évolution de près. Tu sais quoi ? Si pour faire de la maille faut jouer le bouffon, le cobaye, la grosse tapette ou la grosse racaille, on a vite fait de voir qui d'entre nous s'égare de trop. Et c'est les mêmes bâtards qui font du fric sur notre dos : du torchon d'hebdomadaire pour jeunes en mal de clichés, aux putes de journaleux qui cherchent l'erreur pour nous casser. Au contraire, s'écarter des lumières des projecteurs pour comprendre qui fait quoi, et en temps et en heure à qui ça revient de droit. C'est tout, et c'est déjà beaucoup. Ça demande du taff, de parler en son nom et de mettre des baffes. Tant que le fond sonne vrai et que la forme y est, à toi de voir si ça tue. Et même si le reste après ça nous regarde plus, autant de bruit avec si peu de moyens suffisent à tégra le plus possible ceux qui ont mais n'ont rien à foutre dans ce biz. Sinon, se rendre à l'évidence sans nous mettre la pression, ou laisse les clefs de la boutique dans la boîte à lettres de tonton. C'est ça : se servir de ce qui est construit, réinvestir dans ce qu'ils nous ont laissé. En ce qui me concerne, moi, j'empoisonne l'instru quel qu'il soit ; sur n'importe lequel je te suis mais pas avec n'importe quoi.

Refrain
Les perdants ont une voix et ils s'en servent. La Rumeur en fera chier des pendules à ceux que ça énerve.

[Mourad]

Viens dans mon quartier, là où les blocs s'abîment. Un sentiment de délaissement pesant qui s'imprime dans un enchaînement qui tend à foutre en l'air une cité. Les concernés sont sourds, ne veulent rien faire, laissent traîner. Les questions sont posées seulement si la dégradation est trop visible. Quelles sont les causes de la contagion ? Humeur sale, le je-m'en-foutisme s'attaque au milieu, grave ses stigmates sur les murs et les poubelles en feu. Gratter les fonds de tiroirs, c'est pas mon keutru. Partage du fleuz, boulot, ne pas avoir une vie trop redu. En fait, c'est tout vu roya, c'est ça ou finir par voir le moisi ronger la ville, ouara. S'extirper du carcan qui inconsciemment se construit. Pas de vérité : le mensonge n'est pas ailleurs mais ici. Une anesthésie locale peut-être souhaitée. Ne rien voir, mais la fange tâche et crève les yeux. Général foutoir.

[Hamé]

Un vautour frappe tous les jours à la porte. Les bols de soupe s'exportent, à l'heure où trop de putes jouent la carte de l'assimilation, où il reste de bon ton de susurrer de pauvres rimes foireuses au micro quand des bâtards assermentés nous tirent en groupe dans le dos. Puisque nos semelles trempent dans le bourbier, pas question qu'à la clef on ne leur fasse pas profiter de ces odeurs de puanteurs. Viens renifler du côté de La Rumeur, ça empeste les dépotoirs de France où se déchaîne son arrogance ou ses chars chargés d'immondices déversés sur nos gueules. Et le vice qui anime ces opérations de lynchage ont eut cet avantage de nous découvrir très tôt son vrai visage. Je te promets, y'a tout à balancer. Irriter la trachée artère des mensonges qu'il bâtissent comme un méchant mégot de Gitane maïs. Mais pourvu que me version plébéienne reste entière. Mais pourvu qu'on puisse immortaliser ça à des milliers d'exemplaires.

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